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Lancement d’une nouvelle plateforme de gestion d’artistes : Dalloul Artist Collective (DAC)

Art

22/07/2025

Début juillet, Dr Basel Dalloul a annoncé le lancement de sa nouvelle plateforme de gestion d’artistes, le Dalloul Artist Collective (DAC), qui introduit un modèle largement inédit dans le monde de l’art au Liban et à l’international.

 

Il est important de préciser que le DAC n’est pas une galerie. Ce qu’il est, en revanche, constitue une rareté dans la région : un système de soutien logistique méticuleusement conçu pour les artistes visuels.

 

Le modèle de galerie traditionnel est bien connu : une norme mondiale de représentation des artistes basée sur une relation directe entre un artiste et sa galerie. Selon Dr Dalloul, ce système est en besoin urgent de rénovation. Lui et son équipe portent une vision ambitieuse de l’avenir, dans laquelle DAC offre aux artistes l’espace nécessaire pour faire ce qu’ils font de mieux – créer – tout en leur disant essentiellement : « Laissez-nous gérer le reste ». Le projet DAC se présente comme une infrastructure étendue de services concrets, allant de la gestion d’inventaire au développement de portfolio.

 

DAC a organisé son tout premier événement, l’exposition Escape to Joy, le jeudi 4 juillet 2025, mettant en vedette l’un de leurs premiers artistes, Fawzi Baalbaki. Les œuvres de Baalbaki ont été présentées dans la salle d’exposition du siège du DAC, le Stone Garden Project, situé juste en face du port de Beyrouth. Plus de la moitié des œuvres ont été vendues avant même le vernissage – un signe prometteur pour l’avenir. L’événement a rassemblé plus de 500 invités du monde de l’art venus découvrir ce nouveau projet. Cette initiative précoce suggère qu’un modèle unique ne convient pas à tous en matière de représentation artistique, et ouvre la voie à de nouvelles normes.

 

Dans une volonté de s’ancrer dans la scène artistique locale, DAC a invité artistes, galeristes et commissaires à une rencontre privée animée par le Dr Basel Dalloul le vendredi 11 juillet 2025, afin d’expliquer la mission du collectif. Alors, quel est précisément ce nouveau cadre ? DAC est une plateforme professionnelle qui offre des services de gestion d’inventaire, de suivi des ventes, d’archivage, et d’assistance photographique. Elle propose également un accompagnement pour le développement de carrière, incluant l’aide à la rédaction de textes d’artistes, CV, et à la présence en ligne (site web et réseaux sociaux). Enfin – et peut-être surtout – DAC introduit un véritable système de défense des droits et de la représentation des artistes, ce que le Dr Dalloul estime « avoir été largement négligé ces dernières années ».

 

DAC est né d’un désir de redéfinir le statu quo de la représentation artistique, et plus largement, le modèle traditionnel de galerie. Pour le Dr Basel, le plan est rigoureux. DAC se chargera de « la logistique, de la négociation des commissions, des contrats avec les galeries des artistes, de la rédaction des communiqués de presse, du suivi de leur empreinte numérique, des assurances, de la planification successorale, et de la défense des droits des artistes. »

 

Entretien avec le Dr Basel

 

En tant que l’une des premières plateformes de gestion d’artistes de cette envergure dans le pays, pouvez-vous nous en dire plus sur ce qui vous pousse à offrir un système de soutien aussi solide aux artistes, ici et maintenant ?

Au cours des dernières années, j’ai entendu d’innombrables histoires de la part d’amis artistes, exprimant leurs frustrations, les défis du quotidien, et un sentiment général d’abandon. Le système tout entier a besoin d’être revu. Le modèle des galeries est défaillant. Les galeristes priorisent leurs clients, pas les artistes, ce qui fait qu’il n’y a personne pour vraiment défendre ceux qui créent les œuvres. La plupart des artistes ne savent même pas qu’ils ont le droit de poser des questions basiques, comme : « Est-ce que vous signez un contrat de dépôt ? » ou « Les termes de votre exposition sont-ils clairement définis ? » Dans la majorité des cas, la réponse est non.

 

Je ne pouvais pas m’occuper de cela plus tôt, mais j’avais promis à mes amis que j’interviendrais un jour. C’est ce que je fais aujourd’hui avec le DAC.

 

D’où vous est venue l’inspiration pour mettre en place un tel soutien logistique et juridique, et comment envisagez-vous d’intégrer un cadre aussi structuré dans les pratiques locales ?

Je suis juriste de formation, et la logistique fait partie de mon quotidien. Apporter de la structure à un système chaotique n’est pas la partie difficile. Il s’agit de mettre en place les bons mécanismes, de façon réfléchie. À la Dalloul Art Foundation, je gère l’une des plus grandes collections d’art arabe de la région. Nous prêtons constamment des œuvres à des musées dans le monde entier ; chaque semaine, des pièces entrent et sortent. Donc la logistique, c’est devenu une seconde nature. Appliquer cette même rigueur pour soutenir les artistes, c’est honnêtement la partie la plus facile.



Photo: Image fournie par le Dalloul Artist Collective (DAC), Beyrouth, 2025.

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