Les artistes de rue Libanais s’exposent enfin en galerie
14/10/2019|Boutros al Ahmar
On pense connaître leur travail, qui orne les murs de tant de quartiers, d’autoroutes ou de ruelles. Mais qu’en est-il du processus qui mène à la réalisation de ces fresques ? Et que font les graffeurs lorsqu’ils ne travaillent pas sur leur prochaine peinture murale ? C’est autour de ces questions que s’est construite l’idée de UNSEEN-UNKNOWN, première exposition libanaise entièrement organisée par un collectif d’artistes locaux, et dédiée au travail de ceux qui ont fait de Beyrouth leur terrain d’expression.
Une exposition qui mérite bien son nom, puisqu’on ne connaît que rarement le visage des graffeurs, et encore moins le versant plus personnel de leur travail (sculpture, upcycling, personnalisation de meubles…). En plus de différents travaux des graffeurs libanais Exist, EpS, Spaz et Moe (dont vous pouvez retrouver les interviews dans notre récent dossier sur le street art libanais ici), le photographe Français Xeuh Ma exposera une série de photo suivant le processus de fabrication du graffiti de sa naissance à son passage à la postérité.
Une bonne occasion d’aller découvrir les aspects les moins connus de cet art en plein essor, et de rencontrer les artistes au milieu de leur créations les plus originales.
Nous avons pu poser quelques questions au graffeur Exist, alors que lui et ses acolytes s’affairaient à installer leur travail dans la future salle d’exposition à Geitawi.
Quel est le but de cette exposition ?
Le but pour l’ouverture le 25 octobre, et les deux semaines qui vont suivre, est de faire découvrir au public le processus qui mène aux œuvres que nous réalisons dans la rue. Il est rare que les gens soient témoins en direct du travail que nous fournissons, et je pense que c’est intéressant de leur montrer cette facette du graffiti libanais. Mais c’est aussi l’occasion pour nous de montrer une partie de notre travail qui reste jusqu’ici inconnue, et qui n’est pas forcément du graffiti à proprement parler, même si tout est lié. Et puis c’est important pour nous que ça soit la première exposition lancée par des acteurs de la scène street art d’ici, sans aide extérieure.
Que pourra-t-on y voir plus précisément ?
Surtout des travaux récents, des résultats d’expérimentations dans nos champs d’expertise respectifs. De la peinture sur différent supports, des structures en bois, de la photographie grâce à Xeu Ma qui nous suit depuis quelques temps déjà…
Qu’allez-vous faire du lieu, une fois l’exposition terminée ?
L’exposition durera deux semaines à compter du 25 octobre, et ensuite le lieu est voué à rester une vitrine des diverses choses que notre collectif propose. Mais tout ça sera annoncé sous peu, dès que nous auront déterminé un programme. Le but est d’utiliser l’espace pour montrer d’une autre manière l’impact culturel de la culture graffiti libanaise.
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