Cette année le Festival international de Baalbeck propose une production tout à fait originale de l’opéra Carmen de Georges Bizet les 25 et 26 juillet. Ce spectacle qui promet d’être inoubliable est mis en scène par Jorge Takla, avec comme Directeur musical le père Toufic Maatouk. La soprano française Vannina Santoni qui y tient le rôle de Micaela répond aux questions de l’Agenda culturel.
Vous êtes une passionnée de culture. D’où cela vous vient-il ?
Mes parents côtoyaient énormément la culture. Ils nous emmenaient régulièrement au concert, au théâtre, au musée. Ils avaient des amis dans le monde artistique et tenaient à transmettre à leurs enfants ce goût de la culture. A la maison nous écoutions beaucoup d’opéra et de jazz. Cela m’a donné le goût pour la comédie. Nous organisions des spectacles à la maison.
Vous avez commencé à étudier la musique dès l’enfance ?
Oui j’ai commencé l’étude du piano à l’âge de 4 ans et celle du violon à l’âge de 8 ans. Puis j’ai intégré la maîtrise de Radio France et j’y suis restée pendant 6 ans.
C’est une formation très complète que celle d’un petit maitrisien ?
Absolument. Nous avions des horaires aménagés pour pouvoir nous consacrer à la musique. Nous avons chanté un répertoire qui allait de la musique médiévale à la musique contemporaine sans compter les cours de chant, de solfège, d’histoire de la musique, d’harmonie etc.
Cela vous a appris la rigueur ?
J’ai en effet appris très tôt la rigueur au travail, la discipline, comment se déroule une répétition, comment se passe une tournée. Nous avons chanté en Chine, en Turquie etc. sans compter les innombrables concerts en France.
Vous avez ensuite voulu vous engager dans une carrière lyrique ?
Pas du tout ! Je voulais faire un tas de choses, du théâtre, devenir vétérinaire pour chevaux, mais je ne pensais pas devenir chanteuse d’opéra. Après avoir quitté la maîtrise, je me suis quand même inscrite dans un conservatoire d’arrondissement en classe de chant et là, je suis tombée sur une excellente professeure qui m’a poussée à préparer le concours d’entrée au Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSM). Je ne suis pas d’une nature à planifier les choses. Je m’engage sur un chemin et je vois où il me mène.
Alors qu’est-ce qui vous a emmenée vers l’opéra ?
L’amour de la scène. La passion du théâtre. En sortant du CNSM je n’étais pas vraiment décidée à en faire un métier. J’avais une voix de soprano lyrique, mais pas forcément l’âge ou la maturité qui vous mène vers ces rôles. Quand on est très jeune il est plus facile d’être soprano léger. J’étais donc un peu perdue et finalement les choses se sont faites naturellement.
De quelle façon ?
Je m’étais présentée à un concours que j’ai gagné et qui m’a valu mon premier grand rôle, celui de Donna Anna dans Don Giovanni de Mozart. Tout s’est alors enchainé.
On dit que quand on peut chanter Mozart on peut tout chanter ?
Et c’est vrai ! Mozart fait partie de mon bagage musical et je suis heureuse d’y revenir régulièrement. Il exige une rigueur technique et stylistique qui sont aux sources du chant. Mais je chante également beaucoup d’opéra romantique français, Gounod, Bizet, Massenet et de l’opéra italien, Verdi bien évidemment !
C’est votre premier séjour au Liban ?
Oui et j’en suis enchantée. L’équipe est extraordinaire, le travail agréable et rigoureux en même temps et quand j’entends le chant du muezzin de ma chambre d’hôtel je suis aux anges ! J’adore la musique orientale.
Que faut-il vous souhaiter ?
A moi spécifiquement rien, mais je souhaite que s’apaisent les esprits et les cœurs et que le monde retrouve un peu de dignité.
Consultez le programme en cliquant ici